La tenue des Deuxièmes Journées Scientifiques du CAPES

Thème « Renforcer le financement, l’entreprenariat, l’agriculture et faire émerger des pôles de compétitivité pour réduire la pauvreté au Burkina Faso ». Thème « Renforcer le financement, l’entreprenariat, l’agriculture et faire émerger des pôles de compétitivité pour réduire la pauvreté au Burkina Faso ».

I. INTRODUCTION

Les jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2007, se sont tenues dans la salle de conférences de Ouaga 2000 les deuxièmes journées scientifiques du Centre d’Analyse des Politiques, Economiques, et Sociales(CAPES). Placée sous le haut patronage de son Excellence Monsieur Tertus ZONGO Premier Ministre, chef du gouvernement ; ces journées avaient pour thème : « Renforcer le financement, l’entreprenariat, l’agriculture et faire émerger des pôles de compétitivité pour réduire la pauvreté au Burkina Faso ».

C’est autour de cette thématique générale ; que cinq études menées sous l’égide du CAPES, ont été soumis à près de 150 participants. Représentants les acteurs de l’Administration, de la société civile, du secteur privé, des collectivités décentralisées et déconcentrées, des scientifiques et universitaires ; ils ont échangé des réflexions sur le financement, l’entreprenariat, l’agriculture et l’émergence des pôles de compétitivité pour réduire la pauvreté au Burkina Faso.

Deux allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture ; celle du Président du conseil d’orientation du CAPES. Et le discours d’ouverture de son Excellence Monsieur Tertius ZONGO Premier Ministre.

Le Président du Conseil d’Orientation après avoir remercié le Premier Ministre pour sa participation effective à ces deuxièmes journées scientifiques du CAPES, a présenté succinctement le Centre, défini son domaine d’intervention qui est de renforcer les capacités en appui aux initiatives en cours. Il a indiqué qu’en d’autres termes le CAPES vise à renforcer les capacités nationales de gestion du développement. Il a souligné que c’est un outil d’accompagnement du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, qui développe des partenariats avec les institutions et structures intéressées par le renforcement des capacités. Et pour terminer le Président du Conseil d’Orientation du CAPES a présenté quelques réalisations du Centre, et leurs effets.

Succédant au PCO du CAPES, le Premier Ministre s’est félicité de la tenue des deuxièmes journées scientifiques du CAPES, qui sont une initiative fort à propos qui permet au Centre de partager de manière interactive avec le public, ses productions scientifiques, donnant même coup en terme communicationnel un sens à la recherche du développement.

SEM Monsieur le Premier Ministre a apprécié la forte mobilisation pour la circonstance du parterre d’éminentes personnalités issues de divers horizons, d’hommes et de femmes du monde de la recherche de plus en plus tournés vers l’action et de partenaires au développement partisans de la culture du résultat.

Il a manifesté son admiration pour l’entreprenante équipe du CAPES, qui après à peine cinq années d’activités, s’est fait une place de choix dans le dispositif national de gouvernance. Il a noté que le CAPES a déjà dans le cadre de ses missions, interpelé décideurs politiques, administrations publiques et privées, société civile et partenaires au développement, en un mot l’opinion publique sur les problématiques variées portant sur le renforcement des capacités, les savoirs locaux, l’accroissement des exportations du Burkina etc.

Avant de clore son propos, le Premier Ministre a apprécié la pertinence du thème, et saisi l’occasion pour réaffirmer sa conviction selon laquelle une percée économique est possible au Burkina Faso malgré sa faible dotation en facteurs. Il sera le fait du génie des burkinabè notamment dans la qualité de la gouvernance, de leur esprit d’initiative et d’entreprise, de leur capacité d’exploitation des opportunités du marché et de captation des transactions commerciales. Il a affirmé que la partition de l’Etat dans la création d’un cadre propice à la compétitivité systémique a valu au Burkina d’être élu parmi les cinq pays meilleurs réformateurs de l’Afrique au sud du Sahara dans le cadre du programme « Doing business better in Burkina Faso »

A l’issue de ces allocutions, les travaux en plénière ont commencé sous la présidence du Dr. Jacques Guéda Ministre chargé de mission auprès du Président du Faso, chargé de l’analyse et de la prospective.

Après une présentation du contexte général de réalisation des études, et des informations d’ordre pratique ; les rapports des cinq études ont été successivement présentés aux participants.

1- la première, faite par le Monsieur Souleymane OUEDRAOGO a porté sur le financement du développement au Burkina Faso : L’objectif global de l’étude est d’apporter un éclairage sur le financement du développement au Burkina Faso par la définition d’un cadre cohérent de mobilisation de ressources pour le développement.

Après un état des lieux, des secteurs publics, privés et des ONG, les consultants ont fait un certain nombre de recommandations, au niveau de l’assiette, du recouvrement, de la direction générale des douanes et des impôts, des institutions financières, les Institutions des Micro-finances, et les Partenaires Techniques et Financiers.

2- la seconde étude sur la contribution des cultures de saison sèche à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire, a été faite par le Dr Nestorine SANGARE.

Autour des questionnements suivants : Les cultures de saison sèches sont-elles réellement une solution appropriée qui puisse concourir à :

  • la sécurisation de la production agricole et alimentaire ?
  • la réduction de l’insécurité alimentaire ?
  • la réduction de la pauvreté en milieu rural ?

L’étude a abouti aux conclusions selon lesquelles :

  • Les cultures de saison sèche constituent réellement une alternative efficace dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté au Burkina Faso.

3- L’étude sur le dispositif d’appui aux entreprises et la promotion de l’entreprenariat aux niveaux national et local a été présentée par M. Pierre Claver DAMIBA. Et a permis :

  • D’inventorier structures, agences de promotion, centres de services aux entreprises, structures de défenses d’intérêts, conseils techniques niveaux national et local
  • D’analyser les besoins/demandes réels d’intervention au niveau des entreprises ;
  • D’analyser les forces et faiblesses du dispositif d’appui aux entreprises et de promotion de l’entreprenariat,

4-l’étude sur les connaissances, l’innovation et l’entreprenariat au Burkina Faso a été présentée par le Dr Pousga KABORE.

Les exemples des deux pionniers ; Soungalo Koné de Bomba techno et du Dr. Zéphirin Dakyo des laboratoires Phytofla, que l’assistance a fortement ovationnés ; ont été présentés comme des réussites en matière d’innovation et d’entreprenariat.

A ces deux pionniers a été ajouté l’exemple tout aussi applaudi de Madame Simone Zoundi première femme a créé et à diriger une unité industrielle au Burkina Faso.

5- L’étude portant sur l’émergence de pôles de compétitivité au Burkina Faso a été présentée par M. Roger NAMA qui a montré que les Systèmes Productifs Locaux (SPL) pouvaient évoluer vers les Pôles de compétitivité.

L’approche pôle de compétitivité est compatible avec les politiques publiques en vigueur, notamment l’aménagement du territoire (identification des pôles), CSLP (création d’emploi et distribution de richesses), Développement Local, ECOLOC (relance des économies locales), Approche filière (base de création possible de pôle), etc.

Les pouvoirs publics doivent promouvoir la politique des pôles pour développer l’industrie, l’attractivité économique et la compétitivité du territoire. La politique des pôles vise à ancrer sur un territoire un tissu économique dynamique performant face à la concurrence internationale.

Elle suscite des activités et attirent de nouvelles. Elle créé de nouvelles richesses à forte valeur ajoutée, améliore la compétitivité de l’offre sur les marchés et l’emploi qualifié.

Après les exposés, les participants à travers leurs interventions ont apprécié la qualité des études, fait des contributions diverses, signalé quelques insuffisances.

A l’issue des échanges, les consultants ont apporté des réponses aux questions et pris acte des contributions pour enrichir les résultats des différentes études.

Dans l’après-midi les travaux d’amendement des différentes études ce sont poursuivies dans cinq commissions thématiques.

Dans la matinée du 16 novembre les travaux en plénière ont repris avec la présentation des rapports et recommandations des différentes commissions. Les principales recommandations ont trait à :

  • la réalisation d’études sur le financement des collectivités locales et les besoins de financements par secteur d’activité,
  • l’amélioration de l’accès des femmes et des jeunes à la terre et aux autres facteurs de production dans les zones aménagées,
  • la rationalisation des structures d’appui aux entreprises et à leur dotation en moyen financiers conséquents,
  • la maîtrise de l’énergie dans la production industrielle,
  • l’état des lieux des innovations antérieures en explicitant leur succès et leurs échecs,
  • la médiatisation des innovateurs et de leurs innovations,

Les rapports de synthèse des travaux en commissions ont été amendés et adoptés par acclamation par les participants ; et sont joints en annexe.

Ces deuxièmes journées scientifiques du CAPES ont permis de réunir des compétences diverses qui ont partagé leurs expériences sur les différents aspects des problématiques abordées dans les études à eux soumis.

Les participants ont tenu à féliciter le CAPES pour la qualité et la pertinence de ses initiatives.

Fait à Ouagadougou le 16 novembre 2007