Mini colloque de haut niveau lors de la célébration des 20 ans

Le Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales (CAPES) a été créé en 2000. Sur une initiative conjointe de l’Etat burkinabè et de l’African Capacity Building Fondation (ACBF), une institution multilatérale du groupe de la Banque Mondiale orientée dans le renforcement des capacités des administrations nationales, il est rattaché à la Présidence du Faso et le lancement officiel de ses activités est intervenu en mai 2002. 

Après 20 ans de fonctionnement marqués par de nombreux défis et de succès, il apparaît utile de faire le bilan sur les actions et l’impact du CAPES afin de l’encrer davantage vers des perspectives plus fructueuses. Comme le dit l’adage, « qui veut aller loin ménage sa monture » faisant sienne cette maxime, le CAPES a décidé de se soumettre à cet exercice de regarder dans le rétroviseur, afin d’effectuer son autocritique et la critique de son action. Cet exerce d’introspection pour se projeter dans l’avenir a été l’occasion pour le CAPES d’organiser ses journées scientifiques bilan.   

A travers un mini-colloque initié pour des partages d’expériences et de connaissances avec des hommes et des femmes experts-spécialistes qui ont contribué à faire de l’institution ce qu’elle est aujourd’hui, vingt ans après, l’impact majeur attendu de ces journées était aussi la capitalisation des résultats des recherches et leur prise en compte par les différents décideurs. 

De la conférence inaugurale animée par Dr. Pierre Claver DAMIBA, à la synthèse générale fournie par Dr. Ablass OUEDRAOGO, le public a été servi en communications riches et pleines d’enseignements.

Pierre Claver DAMIBA, Communicateur Panel d’ouverture, Léçon inaugurale

LE PANEL INAUGURAL 

THEME : Prospective et politiques publiques : défis et perspectives pour un pays en situation de crises multidimensionnelles ; cas du Burkina

Dr. Pierre Claver DAMIBA a eu l’honneur de planter le décor des communications avec un thème qui ne lui était pas inconnu. « Prospective et politiques publiques : défis et perspectives pour un pays en situation de crises multidimensionnelles ; cas du Burkina ».

Dans le chapitre 1 de sa communication, il est revenu sur les crises multidimensionnelles au Burkina Faso, avec un profond regard sur le terrorisme qu’il décrit comme « un mal meurtrier profond, transversal et envahissant » tout en se demandant si « les terrorismes ne préfigurent pas un désastre mondialisé ». Pour lui, le terrorisme est non seulement un mal politique et social, mais aussi économique et dont les enjeux, les défis ont pour effet d’affaiblir et de désunir la nation de l’intérieur, d’introduire des rapports sociaux immoraux où la vie du prochain ne compte plus. 

Dans cette première partie, le communicateur s’est attardé sur les causes et les effets du terrorisme au Burkina Faso, et a affirmé que « les gouvernances sont en crise » d’où « l’impératif d’une gouvernance endogène ». C’est donc un regard croisé sur le terrorisme dans notre pays que le paneliste a fait en mettant le doigt sur les questions telles que l’Education, la corruption pour lesquelles il a proposé des solutions.

Dans le chapitre 2 de sa communication, Dr. Pierre-Claver DAMIBA est revenu sur le concept de la prospective avec des questionnements tels que, « comment choisir son futur quand on ne maîtrise déjà pas le court terme, quand les pesanteurs de la pauvreté de masse vécue au quotidien courbent l’horizon de plus de la moitié d’une population, au lever et au coucher du soleil ? ».

Le communicateur a su captiver le public composé certes de chercheurs confirmés, mais aussi de jeunes étudiants et scolaires qui entendent jouer dans l’avenir, un rôle prépondérant dans la recherche au Burkina Faso. Père fondateur des ACBF, Dr. DAMIBA a eu les mots justes, les chiffres précis pour entretenir l’auditoire. « Le Burkina refuse-t-il le développement ? », Dr. Pierre Claver DAMIBA, ne le dit pas, mais se pose des questions sur les potentialités inexploitées d’un pays qui a tout : le pétrole, l’or, la possibilité de gérer son agriculture, une population jeune. Est-ce la faute aux politiques ? Sans pour autant se prononcer sur la question, il ne laisse pas moins présager que le pays des Hommes intègres est loin d’être un condensé des « douleurs de l’humanité ».

 Mais Dr. DAMIBA prévient néanmoins que, « quand vous avez à faire à une population qui ne veut pas se développer, il faut aller vers l’assomption de l’indépendance », en martelant que l’Afrique est riche en tout. Le Burkina Faso est riche en manganèse, en or, et bien d’autres ressources minières, le problème demeure alors le choix politique.